page de droite, sur des fonds de beaux tissus imprimés,
des vignettes en couleur (façon XIXe siècle)
représentent des animaux. En regard, sous le nom de
chaque animal, les textes oscillent entre une simple ligne
et plusieurs paragraphes. Faussement naturalistes, jouant
sur les mots, ils renseignent, émeuvent, donnent à
penser : le lion serait d’autant plus majestueux qu’il
ignore sa royauté, le saumon voit la vie intérieure
en rose, le vieux renard n’est plus qu’usé
(une lettre s’en est allée), la vache regarde
passer les siens, etc. Quant au mammouth, il se conserve bien
dans la glace grâce à son épaisse toison.
Si Nabokov dans Littératures 1, distingue entre le
loup au coin du bois et le loup au coin d’une page,
(p. 44) les Animaux trouvés au coin d’une page
se jouent de cet écart avec élégance,
pour le plus grand plaisir des amis des hommes.